ENCORE UNE LETTRE POUR TOI…
Je tiens à t’écrire cette lettre avec certains mots durs,
lourds et d’une manière efficace, car
m’aident à surmonter des obstacles qui se dressent devant moi, tous ces
obstacles crées dans ce lointain pays du commencement encore aujourd’hui
inconnu pour moi, pour me laisser retrouver enfin le sommeil dans les nuits
agitées.
ô ! Je sais bien ce que tu penseras en me lissant,
rassure-toi, je ne suis pas cette collégienne* ou encore une des ces gamines éphémères qui voudront
exprimer leurs secrets durant les cours ou les prières collectives sous surveillance, je suis…
Mais qui je suis en fait ? Me connais-tu vraiment, qui je suis?
Sache que aujourd’hui je suis une femme, oui une femme, qui a vécu sa
vie si pitoyable, qu’elle a fini par vivre seule, oui toute seule même s’il y
avait du monde tout au tour d’elle, sans les personnes qu’elle aime le plus au
monde, de ces petits sourires innocents d’autrefois, qui savaient rires pour
un petit regard affectueux, pour un
petit «bravo tu as réussi à faire tes lacets, tu as su écrire ton
nom…»
Et quand ma pensée m’envoie des images de ces petits visages
souriants, une étrange félicité envahie toute mon âme, le doux sourire de ces
personnes que j’aime ce sont des petits commencements de joies, c’est comme
quand le soleil commence à se lever, timidement il envoie un petit message
lumineux en éclaireur pour contrôler s’il sera le bienvenu, et c’est comme ça aussi ma confiance, d’abord on
décèle une lueur dans le regard, ensuite
c’est autour des sentiments de m’émouvoir, puis les gestes bien
enchaînés comme un croissant de lune qu’on aime bien serrer
fort et puis soudan tout explose, les
sourires apparaissent, les regards sont plus lumineux leurs yeux brillent comme deux étoiles au milieux de cet univers, et je finis par me trouver au
bord de l’évanouissement à la vue de ce bonheur qu'ils m’envoient.
Mais !!!…
Quand ils sont malades ou malheureux, ils emportent
le soleil avec eux et alors j’ai
froid, si froid que la torpeur m’emporte loin… Loin vers
toi, oui toi!
Tout ça ce n’était
sûrement pas à toi à me l’apprendre, car en toi je n’ai jamais décelé l'ombre d'un sourire ni un petit bravo, non plus l’image d’une douce infirmière, encore moins d’un médecin à soigner mes
blessures...
Et quand je me réveille je me retrouve enveloppée d’un grand chagrin dans cette grande et
froide surface avec tes souvenirs stériles, et je cherche le soleil pour me
réchauffer, ce soleil que tu m’avais toujours caché derrière des gros nuages
noirs, et c’est si dur et difficile,
que pour garnir ce vide de toi
je charge tous les petits coins de cette grande surface comme à vouloir
remplir le grand vide à l'intérieur de moi, et
de tous mes souvenirs d’enfance qui
surgissent peu à peu. Tous ces vieux objets sans valeur apparaissent aux yeux des des ignares comme encombrant
et inutiles, ils ne comprennent pas ce besoin de garnir le vide, et je tourne au rond dans cet espace pourtant trop vide pour moi, je tourne…je tourne et
retourne…à aller sans savoir où aller, je bouge comme une zombie, je ne pense à rien d’autre que le vide qui résonne dans cette surface dépeuplée, mais, surchargée pour qui ne comprend pas.
Tous ces sentiments tu ne peux pas les connaître car tu étais
loin de nous, et aussi malheureuse que nous, tu as écrit l’histoire
de ma vie, l’histoire de cette femme à la recherche de son enfance.
Oui ! Je t écris cette lettre ou plutôt à
« vous deux" avec rage et
douleur de toute manière vous n’avez jamais compris mon désire de votre amour….
Je suis désolée de n’avoir pu revenir vers vous, vous questionner sur mes racines nourricières, revoir en vous le même rayon de soleil
pour que vous puissiez vous épanouir
maintenant là où vous dormez, et me réchauffer là où je suis seule dans
mes souvenirs douloureux
Oh ! je sais très bien
que c’est difficile de comprendre qu’à un certain âge on cherche encore et
encore cet amour d’enfant qui nous a
était nié… comme je sais bien qu’aussi cette lettre finira parmi tante-autres
dans l’oubli, ou comme toutes ces feuilles mortes piétinées et puis balayées par le vent...
Lina Randazzo
18 janvier 1994 (moment de solitude)
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...♥
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